Roll out 09 Tsigaro

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16/12/2013

Benalla sem.4 : du 9 au 13/12

Lundi : un nouveau front froid passe, il pleut. C'est encore une journée sans vol. C'est pourtant une belle journée puisque j'ai droit à une promotion : un nouveau vélo. Il a 5 vitesses, bon c'est vrai qu'on ne peut pas en changer, mais il a la classe, il n'a pas un cadre de vélo de fille, il a des pneus tout terrain et un guidon de course. Seul problème : ça ne freine pas quand je fais du rétropédalage. Bein oui on s'y habitue vite finalement!

Il y a du changement dans l'air. Il semblerait que le "operations manager" (chef pilote) saisonnier ne finisse pas la saison. On me demande si je suis intéressé. Moi ce que je veux c'est faire des heures de remorquage, au moins 100 à 150 comme on m'avait dit que je pourrais faire avant que j’accepte de venir ici.


Mardi les conditions s'améliorent rapidement. Après une matinée sous un ciel couvert et bas, la masse d'air s'assèche et le plafond monte rapidement. Plusieurs pilotes font des vols de plus de 500km.

On peut suivre facilement les performances réalisées au départ du terrain de Benalla en se rendant sur le site de l'OLC Online Competition

Le ciel se dégage
Mercredi je suis enfin pilote sur Falcon, le rêve! *


Les conditions MTO sont bonnes, très bonnes même. Les remorqués de 3 min de vol s’enchaînent. Décollage, virage en montée, le planeur largue, virage en descente et posé : c'est bref!
Finalement j'ai accepté le poste d'"operations manager" parce qu'on m'a dit que je pourrai quand même continuer à être le first tuggy (petit nom pour tug pilot, pilote remorqueur).

Oh le joli ciel! Ça secoue un peu quand on descend vite là. 

C'est au cours de cet après-midi que je goûte à ma première mouche.
Je n'en ai pas encore parlé, mais il y a plein de mouches. À tel point que certains sont content de partir pour ne plus les voir.
En piste 26, on est près d'un terrain à bétail, c'est terrible. Certains jours, elles grouillent dans l'air. On les chasse avec la main, mais on le fait tellement qu'on finit par avoir mal au bras.
Et si on n'a pas de main disponible, comme par exemple au moment du décollage quand on aide au sol, une main pour tenir l'aile du planeur, l'autre pour faire un signe au remorqueur, elles viennent se coller au visage, au coin des yeux, de la bouche. Quel soulagement quand le planeur part et qu'on peut enfin les chasser de la main.
Des mouches attendent leur vol en planeur
Dans l'avion, quand on attend que le pilote dans son planeur soit prêt il y en a plein la cabine. Avant de démarrer le moteur, on passe bien une minute à les chasser avec sa casquette avant de refermer rapidement la fenêtre. Si une mouche nous a échappé et se trouve encore enfermée, on se trouve face à un cruel dilemme : on est tenté d'ouvrir pour la chasser, mais alors on prend le risque d'en faire rentrer d'autres.
La laisser? Et si elle vient se poser sur nos lunettes au moment du décollage? Ou prendre encore une minute à essayer de l'écraser et se retrouver avec une belle tâche sur la verrière, ou alors taper bêtement sur une commande ou un instrument en essayant de l'écraser...
Souvent la tentative est veine et l'on finit par démarrer quand même sous le regard impatient du pilote de planeur... À moins qu'il ne soit aussi en train de pratiquer la chasse à la mouche dans sa cabine!
'Tu n'en as pas encore avalé?' On me demande dès les premiers jours, d'un air de dire que ce n'est qu'une question de temps...
Alors je ferme la bouche, serre les narines et brasse l'air avec la main. Et puis un touriste arrive et me pose mille questions. Je lui fais la conversation et voilà que d'un coup je la sens, directement au fond du gosier. D'un air gêné je tente une manœuvre discrète en finissant par leur avouer, et puis je finis par avaler. Ensuite je saute dans le remorqueur. Pas facile de rester concentré pour le décollage et l'atterrissage.
Je mange, je bois pour faire passer la sensation. Et je me demande où je vais pouvoir acheter cette sorte de filet ridicule que portent les pilotes locaux autour de la tête qui font ressembler à un apiculteur.
Parfois difficile de prendre une photo sans mouche!

Jeudi matin au briefing on annonce officiellement que l'"operations manager" arrête en fin de semaine et que je prendrai la relève dès lundi, alors que beaucoup de pilotes se demandent encore si j'ai déjà fait du planeur. Quand je dis oui ça les rassure (les pilotes remorqueurs qui ont déjà fait du planeur sont plus efficaces, ont une meilleure compréhension de l'activité).
Une fois on m'a demandé pour avoir plus de précisions sur mon niveau si j'en avais déjà fait tout seul. J'ai répondu "pas trop" parce que c'est vrai que quand on est instructeur on vole le plus souvent avec quelqu'un!
Je m'amuse pas mal de l'accueil qui est fait au pilote remorqueur que je suis. C'est un très bon accueil, mais avec tellement d'à priori sur le fait qu'un pilote remorqueur ne connait rien au planeur... Genre "tu vois le planeur il faut le pousser comme ça, pas comme ça" .."hhhmmm ah oui d'accord" je réponds.
Je pense qu'en plus le fait que je ne comprenne pas toujours tout ce qu'on me dit rajoute au fait que j'aie l'air de ne rien y comprendre à cette activité.

Le soir on est invités à un apéro de Noël chez des pilotes, l'ambiance est sympa avec tous les gens qui sont au jour le jour sur le terrain.
Une petite pause dans les remorqués me permet de prendre cette image.

Vendredi les conditions sont moyennes, moins bonnes qu'espérées alors les pilotes râlent.
Moi je suis content puisque je suis lâché BXP : le Pawnee monoplace!
Après un tour de piste, mes premiers remorqués sur cette machine s’enchaînent. En tant que pilote de planeur on a beau connaitre la sensation du vol sur monoplace assez tôt, c'est agréable de retrouver cette sensation sur avion où c'est plus rare. Il y a peu d'avions monoplaces à part des avions de chasse ou de voltige.
Sinon il y a assez peu de différence avec la version biplace si ce n'est que sa bande sur le fuselage est bleue au lieu de rouge!
Au revoir Pawnee biplace!
Au bilan une petite semaine de vols avec encore une fois seulement 4j de vols, 55 remorqués et 8h05 de vol.



* une erreur s'est glissée dans l'illustration du pilotage de Falcon, voici donc l'image correcte :




2 commentaires:

  1. oh le con, j'y ai cru au falcon, j'hallucinais! un peu decue que tu ne nou sparle pas dugout de la mouche, peut etre est-elle allé trop vite dans le gosier sans passer par les papilles, faudra faire plus doucement la prochaine fois, a moins que tu ne te lance dans le fameux filet, et dans ce cas, tu te doutes que j'attends la photo avec impatience! bisou chef Pi et Bravo pour cette promotion ( fais-les encore un peu stresser en faisant style de ne pas bien connaitre le planeur...qd est-ce que tu pourras leur montrer ce que tu sais faire???)

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  2. Moi aussi j'y ai cru à ce Falcon !!!! jusqu'à l'avant dernière ligne....incroyable Tristan ! Bons vols et bisous de Belgique

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