Roll out 09 Tsigaro

Roll out 09 Tsigaro

16/01/2016

Maun sem. 5, du 28/12 au 04/01

Au cours de cette semaine j'ai eu la chance de pouvoir voler 3 jours!
Le 28, pour la première fois j'ai trouvé une place avec la compagnie Delta Air, la plus ancienne compagnie ici si j'ai bien compris. Deux aller-retours avec des vols de 15 à 20 min. vers Chitabe et Pom Pom.
Apparemment la compagnie a ses propres camps qui sont très proches de Maun, tous les vols sont en conséquence courts. Du coup pour des trajets courts on n'a pas le temps de monter à une altitude où il est intéressant d'avoir un moteur à turbine : la compagnie n'a que des appareils à moteurs à pistons. Ce qui n'empêche pas que ses pilotes semblent voler tout autant que les autres, la normale étant ici d'environ 700h de vol par an.

L'Airvan de Delta Air sur lequel j'ai volé

Ce jour là le trafic est le plus dense que j'aie pu connaître. Une fois le moteur démarré, il nous faudra environ 5 mn avant de pouvoir placer un message radio tant la fréquence est encombrée. Il y a notamment pas mal de doubles émissions : quand deux pilotes émettent en même temps, les messages se brouillent et le contrôleur doit alors demander à chaque pilote de répéter séparément. Ce jour là j'ai pu entendre le contrôleur demander après une double émission : "double transmission, last station say again" ( dernière station répétez). Ce qui a provoqué à nouveau une double transmission, les deux pilotes se sentant chacun concernés.
La fréquence s'encombre alors pour gérer les problèmes de compréhension ce qui fait perdre du temps pour la gestion du trafic. On sent parfois des pilotes tendus a la radio tant il devient difficile d'en placer une pour obtenir une autorisation à temps, le but étant de ne pas ralentir le trafic à cause des communications.
En général, dès le moteur allumé, un petit "Maun good day" (bonjour) nous permet d'avoir en réponse un "Go ahead" ( je vous écoute) après quoi on demande l'autorisation de commencer à rouler vers la piste pour effectuer notre vol selon le plan de vol déposé.
Ce jour là, le contrôleur nous gratifie d'un "Stand by" ( attendez) pour gérer des situations plus urgentes.
Ce n'est que deux minutes plus tard, alors que le contrôle répond à d'autres appareils mis en route après le nôtre que l'on finit par se rendre à l'évidence : il nous a oublié! Le fait n'a rien d'exceptionnel et rappellera sans doute des souvenirs aux pilotes. Une petite relance et nous voilà enfin au roulage.

Enfin si vous n'êtes pas pilote et ne comprenez rien en lisant ces lignes dites vous juste que c'était un joyeux bordel, mais dans l'ensemble on sent quand même que les contrôleurs gèrent vraiment bien les rush. C'est sans doute le quotidien de ceux qui travaillent sur les aéroports internationaux mais pour moi c'était assez épique.

♪♫ à à à la queue leu leu...♫
À l'approche de la piste, nous sommes numéro 6 pour le décollage, c'est à dire qu'il y en à 5 devant nous qui font la queue pour décoller.
Les appareils s'alignent et décollent les uns après les autres sur la piste. Un ATR de la compagnie nationale Air Botswana à l'atterrissage nous force à attendre encore un peu, et puis ça y'est enfin c'est à nous de recevoir notre "cleared to take-off" qui nous autorise à décoller. On a passé presque autant de temps au sol que ce que l'on va passer en vol.
Derrière nous, cinq autre appareils sont venus remplir la file d'attente au décollage.

Allez c'est bientôt à nous.

C'est un très bon entraînement et je sens que mon niveau de "listening comprehension" augmente à vue d’œil (ou dois-je dire "à ouïe d'oreille"?). Une bonne séance "live" ça vaut toutes les écoutes de bandes faites à la maison pour s'entraîner à l'examen d'anglais aéronautique!

Le 29, c'est avec Mack Air que je peux voler à destination de Xakanaka. C'est la compagnie la plus grosse ici il me semble. Ma pilote, comme la plupart de ceux avec qui j'ai volé me donne spontanément des informations ou des conseils, c'est appréciable. À l'arrivée juste après le toucher des roues il y a quelques petites flaques de boue sans doute laissées par une averse de la veille. Impossible de les éviter, et en une seconde le ventre de l'Airvan est tout repeint!

Il aura besoin d'un petit nettoyage, heureusement le personnel au sol s'en charge!
Le 31, je finis l'année en beauté avec le responsable des opérations de Major Blue Air, la compagnie la plus jeune et qui a la croissance la plus forte.
Malheureusement une fois passé le portique de sécurité, l'agent de sécurité discute avec mon pilote, après quoi ce dernier me recommande vivement d'arrêter les vols.
En effet il semble que je sois repéré or on n'est pas sensé chercher du travail avec un visa de touriste et si l'agent veut faire du zèle il peut appeler les services d'immigration et on se fait inviter à quitter le territoire sous deux jours! Le moral n'est pas au plus haut mais pas le temps de cogiter, il faut partir voler.

On voit bien des zones brûlées,
ainsi que les traces laissées par le passage des animaux.

Un vol une fois de plus en Airvan à destination de Jao dans le Nord-est du Delta pour récupérer deux passagers et les emmener à Tsigaro dans l'Est-sud-est en 1h et demi, mon vol le plus plus long ici.

La piste de Jao

Un village dans le delta.

La Makalamabed fence de 150km,
sans doute la plus grande ligne droite que j'aie pu observer.

Le "terminal" de Tsigaro.

Retour a Maun avec deux autres passagers avec un petit crochet pour survoler les pans magnifiques.

Un petit point d'eau dans cette zone aride attire les bêtes,
en bas à droite, des zèbres.

Les traces sans doute laissées par le passage des troupeaux en migration.

Dans les pans anciennement inondés se dessinent de jolies formes.

La Boteti river.

Peu avant le début de descente sur Maun, l'ops manager me renouvelle la proposition de rencontrer le propriétaire de la compagnie qui se charge du recrutement. Il devrait venir sur place la semaine qui suit!

A l'arrivée l'Airvan est confié à l'atelier pour maintenance.

Voilà le moral remonté à bloc, ça devrait passer vite. Il ne reste plus qu'à fêter le réveillon de fin d'année, puis une journée de repos avant de partir ce week-end pour un safari au Third bridge dans la réserve de Moremi dans le Delta.

Un jour et demi extraordinaires dont Aurélie raconte les détails dans son blog.

3 commentaires:

  1. A ouïe d'oreille moi je veux aller a Xakanaka, c'est chez moi!

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  2. LE PROPRIÉTAIRE DE LA COMPAGNIE ! RIEN QUE çA ! bon alors on attends la suite .. disons pour les détails . mais merci pour tous ces détails . je vole avec toi sur Googel map le delta c'est grand comme quoi immense non etil y a pas mal de " villages"

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