Roll out 09 Tsigaro

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31/10/2015

Arusha

De retour de Zanzibar, Dar me semble d'un coup bien moins exotique qu'à mon arrivée depuis la France. C'est une grande ville avec ses inconvénients, sa circulation, ses trajets interminables en bus. Quelques jours suffisent pour retourner voir les compagnies de Dar et préparer ma prochaine étape à Arusha. La majorité des avions exploités sont des Cessna Caravan. Ces avions équipés de moteurs à turbine sont exploités en mono-pilote, c'est à dire par le commandant de bord seul, sans copilote. Les compagnies d'assurance demandent en général à ce que ces pilotes aient une expérience minimale de 1000h de vol ce qui est plus que ce que j'ai. Je vise donc en priorité les places de pilote sur avion équipé d'un moteur à pistons ou en tant que copilote. Un bus de luxe, avec clim et tv m'emmène au nord du pays. On traverse des paysages magnifiques et malgré les vibrations dues à l'état de la route, le trajet de 11h passe vite.

Vue du bus.
Arusha est l'étape incontournable des touristes qui vont visiter les parcs nationaux dans le secteur ou tenter l’ascension du Kilimandjaro.
le Kilimandjaro Villa

Mon adresse pour cette semaine sera le "Kilimandjaro Villa", juste en face de la mosquée qui commence l'appel à la prière dans les hauts parleurs dès 5h. Heureusement, il est de courte durée et on peut finir sa nuit après. Autant dire que je dors bien après cette journée de bus.



En plus les températures la nuit descendent plus qu'à Dar, nous sommes à 1500m d'altitude.
Le soir je fais la rencontre de Antoine, un cycliste belge qui se fait deux mois de vélo depuis Adis-Abeba jusqu'à Zanzibar en faisant le tour du lac Victoria au passage!

Pour aller à l'aéroport, je découvre le boda-boda, la moto-taxi. Les piki-piki (motos) sont postés régulièrement aux croisements. Ils ont l'avantage d'être bien poins cher que les taxis et on perd moins de temps dans les embouteillages! Par contre on roule sans casque bien sûr. Il m'emmène à la station de dala-dalas, un immense parking de terre que les bus soulèvent en roulant.

La station des dala-dala d'Arusha

Une fois déposé sur le bord de la route, il ne me reste plus qu'1km à faire à pied sur le chemin de terre qui mène à l'aéroport, à moins de prendre un autre boda-boda. Les land rover des safaristes roulent vite sur ce chemin et à l'arrivée je me sens bien poussiéreux.

Arusha airport

À l'aéroport je rencontre un employé qui travaille au sol depuis plus de vingt ans. Optimiste à l'excès ("il y a souvent des jeunes étrangers fraîchement sortis de l'école qui arrivent ici le matin sans un sou en poche et qui repartent le soir avec un boulot "me dit-il), il me donne toutefois une foule d'informations très utile sur les noms des gens qui bossent ici, les avions exploités.
Le matin je rencontre la chef pilote de Régional Air. Ses Twin-Otter sur le parking me font rêver. Malheureusement, pas de recrutement de copilote prévu avant l'an prochain.

Caravan et PC12 sur le tarmac.

On me conseille de traîner au restau de l'aérodrome au déjeuner. J'y croise en effet quelques pilotes, notamment de Coastal aviation.
Je fais la connaissance de Nico, le chef pilote espagnol très sympa de la compagnie ZanAir basée à Zanzibar, mais que je n'avais pas pu rencontrer.
Il y a justement un recrutement en cours sur 207 donc sans l'exigence des 1000h. Ils cherchent à recruter un citoyen tanzanien mais il me laisse entendre que s'ils ne trouvent pas leur candidat, je pourrais avoir mes chances!
Un après-midi, je fais la connaissance de Riaan, le chef pilote de TFC. Pour m'y rendre je traverse les caféiers en boda-boda. Très sympa, il me fait visiter ses bureaux et m'invite même le soir avec ses collègues. Ça fait plaisir de passer une soirée à parler avion avec des pilotes!
TFC recrute, justement. Malheureusement mon concurrent, une connaissance du chef-pilote, pilote de chasse à la retraite et licence tanzanienne en poche ne laisse que peu de chance à ma candidature.
Je tombe sous le charme des environs d'Arusha. La nature y est belle, verte, le sommet du Mt Méru à plus de 4500m à proximité de la ville est impressionnant.

Le Mt Méru fair un joli décor pour cet ATR en piste. 
Je croise à nouveau le Senior Captain de Zanzibar duquel j'attends une réponse depuis deux semaines. Ça commence à faire long!

Au bout d'une semaine, j'ai fait le tour de toutes les compagnies. Il ne me reste plus qu'à rentrer à Dar Es Salaam et continuer de m'afficher aux bureaux des compagnies. Avec cette ville, j'ai fini ma tournée de rencontre des compagnies Tanzaniennes.

Le retour me semble interminable : la clim ne marche pas et les films tanzaniens ne sont pas sous-titrés!

Le Kilimandjaro au lever du soleil au cours du retour en bus

Expédition à Zanzibar

Suite de mon périple en Tanzanie qui date de Janvier.

Après 10 jours passés à Dar, il est temps pour moi de me rendre à Zanzibar pour frapper aux portes des compagnies qui y sont basées.

L'île a été riche à une époque où elle était la plaque tournante du commerce des épices, de la soie ou des esclaves. Aujourd'hui, ce sont ses plages paradisiaques qui attirent les touristes du monde entier.
En venant de Dar, l'un des moyens les plus pratiques pour s'y rendre est de prendre un des ferry qui font plusieurs fois par jour la traversée.


Après 2h de traversée à bord d'un fast boat de Royal Express, je débarque à Stonetown, la partie ancienne de Zanzibar town, à environ 5 km de l'aéroport international qui sert de base à 2 ou 3 compagnies. Je m'installe dans le petit hôtel bon marché le "Flamingo" pour quelques jours. Le lendemain matin, après une petite recherche près de la place du marché, je finis par trouver le dala-dala n°505 qui m'emmène à l'aéroport. Comme il n'y a presque personne dans le bus, le chauffeur s'arrête fréquemment pendant que le rabatteur essaye de trouver des clients pour le remplir.


Dans les algécos qui servent de bureaux aux compagnies je ne vois pas grand monde, mais je parviens tout de même à avoir un rendez-vous avec un "senior captain" de chez Tropical Air pour le lendemain. Celui-ci m'accueille aimablement et évoque une première piste. La compagnie basée à Zanzibar opère un Caravan au Gabon pour un contrat en multipilote. Dans ce cas on requiert moins d'expérience de la part du copilote. Il doit s'informer de la situation et me tenir au courant rapidement. Je profite de mon temps libre pour visiter la superbe Stonetown et son labyrinthe de petites ruelles qui s'entremêlent. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, les bâtiments en sont certes un peu décrépis, mais elle garde tout son charme. Le port de pêcheurs est également un lieu riche de vie dans lequel j'aime passer du temps.


Je décide de prolonger mon séjour sur l'île pour ne pas manquer l’éventualité d'un nouveau rendez-vous avec la compagnie. Je continue mes visites avec les indications de mon guide du routard qui sont plutôt nombreuses. L'ancien palace des sultans, le fort arabe, le "spice tour" avec escale à une plage paradisiaque. Mais ce que je préfère c'est quand même déambuler dans les ruelles, me plonger dans la foule locale et très occupée du marché ou du port. Finalement on m'indique que l'information viendra plus tard alors je décide de ne pas m’éterniser.